Major - Moran - Odyscène
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Chanson

Major – Moran

Cabaret BMO

CATHERINE MAJOR ET JEFF MORAN

Ils sont amoureux, parents et collaborateurs. Elle compose des musiques, il écrit des paroles. Pour la première fois, avec ce projet, ils mettent tout ce qui les habite dans un album et un spectacle, intitulés Bunker à ciel ouvert. Une vie commune couchée sur un projet musical qui porte leur empreinte, celle d’un amour qui se déploie depuis plus de quinze ans. Celle du regard qu’ils posent ensemble sur le monde. Au fil de leur parcours, ils ont fait naître des chansons tendres et profondes non seulement pour eux-mêmes, mais pour des interprètes comme Diane Dufresne, Luce Dufault et Marie-Denise Pelletier. Les enfants ont grandi et le temps est venu de recommencer à créer pour eux-mêmes et reprendre la route. Accompagnés des trois musiciens avec lesquels ils ont concocté l’album, ils présenteront en concert le fruit de ce projet en duo et revisiteront ensemble quelques-uns des classiques de leurs répertoires respectifs. Un projet unique dans lequel vous pourrez plonger avec le duo Major-Moran.

«Bunker à ciel ouvert », ou le risque vital de beaux airs au grand air

C’est vraiment beau, accueillant, doux et de bon goût. Ceci n’est pas une réclame publicitaire. Simple constat. Si la rencontre a lieu à l’auberge splendide que le couple Catherine Major et Jeff Moran gèrent au cœur de Waterloo, c’est parce que trois chats, chez eux à Foster, interdisent l’accès de la maison au Devoir et à son envoyé très allergique. Avoir été chez les Major-Moran, le constat aurait été tout autre, par la force des choses. Se serait imposée au regard la maison voisine en ruine, incendiée trois jours plus tôt. On aurait parlé beaucoup de ça. Le sujet n’a pas été abordé avant la fin de l’entrevue, bonne stratégie : l’émotion est encore vive. « C’est Jeff qui la rénovait, cette maison, précise Catherine d’un ton presque paniqué. Le vent soufflait vers notre maison à nous, j’ai eu vraiment peur, c’est encore un trauma. Et là, on commence la promo, l’album va naître… » Jeff explique les circonstances, puis ajoute, de sa voix grave et calme : « C’est la vie, ça. Tout arrive en même temps. »

On a donc pu parler de l’album au titre extraordinaire de Bunker à ciel ouvert sans que ça flambe de partout. On a même pu reparler tranquillement de la session d’enregistrement de Catherine Durand, au studio Victor en mai 2008, où nous étions tous. La fois d’un feu nettement plus joyeux, plus proche du feu d’artifice : naissance éclatante dans nos faces réjouies du couple Catherine et Jeff. Souvenir fondateur, à plus d’un titre. Jeff : « Je pense qu’on s’est dit dès le lendemain qu’on était désormais Major-Moran. Dans mon esprit, le projet d’album était déjà là. » À dix-sept ans près, on y est. Quatre enfants plus tard, deux carrières en parallèle, des commandes de chansons pour d’autres et pas n’importe quels autres (dont Diane Dufresne), un gros déménagement, l’acquisition de l’auberge, trois ans à enseigner ensemble l’écriture et la composition chansonnière à l’École nationale de la chanson de Granby. La vie, quoi.

«Le risque de le faire pour vrai, ce disque, n’était pas petit pour moi. J’ai eu peur qu’on se pogne tout le long. Même quatre enfants plus tard, on n’est pas un couple à l’abri de toute épreuve», nuauce Catherine Major.

Pas plus loin que le mois dernier paraissait le premier album de Marina Orsini, dont la majorité des chansons ont été créées en étroite et chaleureuse collaboration avec Catherine et Jeff. « Les deux projets se sont faits à l’automne, s’étonne encore Catherine. Les cordes que j’avais orchestrées ont été enregistrées presque simultanément. Une journée pour son album, une pour le nôtre. C’est fou de penser que notre projet de couple rêvé pendant 17 ans et le rêve d’une vie pour Marina se sont réalisés en même temps. »

La peur et la confiance

Il n’y a pas de hasard, se dit-on. La chanson qui ouvre Le bunker à ciel ouvert est une demande à laquelle l’album répond : « Dis-moi comme on s’aime / Comme si tu étais la musique de mon poème […] Comme si tu étais déjà là avant que l’on s’aime ». La réponse est oui. Une déclaration d’amour sans ambages. Dixit Jeff, qui a le sens de la formule chevillé au corps depuis sa participation au concours Ma première Place des Arts, il y a si longtemps : « Nous, on est l’amour / Et on habite dans nos bras ».

Catherine nuance. Tout ça sans garantie. « Le risque de le faire pour vrai, ce disque, n’était pas petit pour moi. J’ai eu peur qu’on se pogne tout le long. Même quatre enfants plus tard, on n’est pas un couple à l’abri de toute épreuve. » Jeff sourit de son plus rassurant sourire et relativise : « Je n’ai pas eu peur du tout. Mais en effet, c’est délicat. C’est une relation extraconjugale qu’on a, la musique, Catherine et moi, un trip à trois. » Musicalement, c’était plutôt aisé, les arrangements correspondaient aux chansons. Béatrice, la chanson pour la fille de leur couple d’amis, morte si tôt et si vite, ne pouvait pas être une chanson triste. Clarté d’intention pour Catherine : « C’était une enfant pop, qui respirait la joie. Il y a un certain désespoir dans le rythme très rapide, mais c’est la joie qui l’emporte. C’est une chanson de vie. »

Du miracle de ces voix si distinctes

Et vocalement ? Leurs voix sont si différentes, rien ne disait que ça allait s’épouser aussi irrésistiblement que les tourtereaux. Catherine était moyennement confiante : « On nous a souvent dit qu’elles allaient bien ensemble, mais… » Jeff continue la phrase, plus tranchant : « On pouvait pas se fier à ça, c’est ce que les gens disent dès qu’un couple chante ensemble. » Catherine se souvient d’un choc initial, à l’écoute des pistes : « L’écart est tellement grand. Ma voix sonnait toute mince, toute fine, par rapport à la sienne. Et la chose importante est qu’on ne voulait pas que ce soit la recette des duos, ton couplet, mon couple, harmonie au refrain. » Jeff, si posé d’ordinaire, s’exclame : « J’aime pas les duos, moi, c’est toujours pareil ! Les rimes sont annoncées, il n’y a jamais de surprise, et c’est à qui chantera plus fort que l’autre. C’est pas un concours de chant ! »

À chacun des dix titres, les façons de chanter ensemble varient, selon ce que le propos demande. Ici de l’unisson à égalité, mais pas systématiquement, là Catherine qui s’insinue, qui demeure à l’arrière-plan ou qui rejoint Jeff, et réciproquement, parfois quelques mots en harmonie. Pleines voix, chuchotements, les deux se complètent, s’appuient, se laissent de la place, se lancent par moments dans de véritables chorales. Dans Papillon, ce sont des vocalises qui se mêlent, voire se fondent, pour exprimer la présence interreliée de la maman et du papa.

En famille, mais pas la Famille Trapp

Et dans la chanson titre, les quatre enfants se succèdent au chant, dans deux ponts qui mènent à une grande finale parents-enfants. C’est une réussite remarquable dans la structure et dans l’émotion. Pas évident d’échapper ainsi à la chansonnette d’émissions pour enfants. Jeff est fier, à raison : « Ça aurait pu être ultra-kétaine, mais non, ça sonne juste vrai. » Tout est là. Catherine renchérit : « On ne voulait pas tomber dans la Famille Trapp. Mais ça s’est vraiment passé très naturellement. Je n’ai retouché aucune des voix… » Rire très sonore de Jeff : Et ça, c’est pas rien, pour elle et son pitch absolu. » Catherine Major, on l’a souvent dit, a l’oreille parfaite. Mais elle a aussi le sens de l’émotion juste. Pas de souci, Frédérique, Margot, Oscar et Carmen ont tous la musique dans le code génétique et la culture familiale.

La plus grande difficulté n’a certainement pas résidé là. C’est plutôt la somme des talents qui, à ce niveau supérieur de l’écriture pour Jeff et de composition pour Catherine, pouvait impressionner plus que toucher. Jeff en était très conscient : « Le vrai travail, c’est la recherche de l’équilibre. Ne pas se montrer bon pour se montrer bon. En poésie chansonnière, tu peux pas toujours parler en paraboles ou en jeux de mots. Oui, il faut mettre de la magie, chatouiller un peu le cerveau de la personne qui écoute, mais il faut se faire comprendre aussi. » Il a une expression pour ça, pour cette rencontre de la beauté et de la simplicité : « Il faut être soi-même. Chercher le meilleur, mais sans orgueil. »

– Le Devoir

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