Les soeurs Boulay
Échapper la nuit
Tiré de l’album du même nom, le concert Échapper à la nuit est le retour sur scène des sœurs Boulay après trois ans. Pour donner une incarnation sur scène à la hauteur de l’originalité du disque, elles ont fait appel à Connor Seidel, également réalisateur de l’album, pour imaginer des arrangements qui respecteront le plus possible le virage un peu plus électro du duo. Car les sœurs Boulay, c’est cette musique qu’on écoute dans l’intimité, mais aussi, crucialement, celle que l’on partage en groupe dans une expérience commune et unique à chaque spectacle. Depuis leurs tout débuts, elles ont misé sur une forte présence sur scène avec des évènements très immersifs, interactifs, voire ludiques. Pour Échapper à la nuit, ce sera la metteure en scène, comédienne et programmatrice Myriam Sophie Deslauriers qui assurera la mise en scène. Les deux soeurs y seront plus en mouvement, avec ou sans leurs guitares et leurs pianos, avec Marc-André Larocque à la batterie, Camille Gélinas aux claviers et à la programmation et Charles Blondeau aux instruments à cordes. Le vaste éventail de leur répertoire, les vieux succès comme les toutes dernières chansons, se déploieront dans l’écrin de leur nouveau son.
Pour ce concert, leur plus étoffé en carrière, elles s’entourent de l’ami scénique de toujours, le prodigieux Gabriel Gratton, mais aussi d’un batteur émotif et inventif – Marc-André Larocque – et d’une scénographie éclatée. Sombre, éthérée, percée de brèches de clarté, la scène leur offre cette fois un espace pour dire davantage, pour parler du sort du monde, pour aller au fond des choses pas toujours simples. Il y a la maladresse, la complicité, le rire, toujours, mais le rire jaune aussi parfois. On sort momentanément du nombril, on s’élève des sentiers précédemment tracés par le duo, et on regarde davantage vers l’avenir, vers le ciel plutôt. Mais on revient toujours vers cette tendresse, cette fébrilité, cette lucidité aussi, caractéristiques des soeurs Boulay. On retourne à cette aisance de dire les choses telles qu’elles sont. À cette aisance de s’abandonner à la scène, au moment présent unique qu’elle offre, à ce partage qu’elle permet. Les soeurs Boulay nous prennent par la main et nous guident à leur guise, tantôt là où c’est dense et chargé, tantôt là où on peut tranquillement se reposer et s’apaiser du coeur. Et toujours, à l’avant-plan, ces voix, unies, sans flafla, mais plus fortes et assurées que jamais.